Naufrage de la vedette SNSM à la Réunion.

On retranscrit l’article publié par la SNSM St Pierre 974 concernant le naufrage de la vedette 213 fraîchement mise en service.

C’est un article que j’aurais aimé n’avoir jamais à écrire, malheureusement, les circonstances en ont décidé autrement.

Vers 10h lundi matin, la SNS 213 Cdt Rivière, auréolée de sa bénédiction 48h plus tôt, a appareillé avec sept membres d’équipage pour un remorquage de barque abandonnée et à la dérive au large de Saint-Louis. La mer était houleuse (2m/2,5m) et agitée au vent.

 

Durant la route, un des deux moteurs s’est arrêté (pourquoi, comment, les expertises le diront plus tard). L’équipage a néanmoins poursuivi sa mission, pris en remorque la barque et entamé le trajet retour sur un moteur.

Arrivés devant l’entrée du port, alors qu’ils avaient raccourci la remorque et qu’ils étaient entrants dans l’alignement, le 2e moteur s’est arrêté. Aussitôt, la remorque a été coupée et l’ancre mise a l’eau, les équipements de sauvetage vérifiés (gilets) et l’annexe préparée pour sa mise à l’eau.

Le mécanicien est descendu dans la cale pour essayer de relancer les machines tandis que le patron barreur tentait aussi de relancer depuis les commandes de pilotage. Mais la houle et le vent ont rapidement entrainé la SNS 213, devenue non manœuvrable, dans les rouleaux de la vague de la jetée. Une série plus grosse que les autres est arrivée et là, l’équipage a compris que la situation était désespérée.

« Un mur d’eau plus haut que le bateau est arrivé sur nous », raconte un des équipiers. La patron a eu juste le temps de lancer un mayday sur la VHF, avant qu’une première grosse vague ne retourne l’embarcation. Certains ont été éjectés du pont, d’autres ont réussi à se cramponner, le mécanicien dans la cale a vu l’eau s’engouffrer partout. Ceux qui était tombés à l’eau ont réussi à remonter à la surface, mais une 2e vague est venue frapper les naufragés et l’embarcation, la retournant de nouveau, la précipitant sur les rochers, et submergeant les naufragés.

 

Les membres d’équipage qui avaient réussi à rester sur l’embarcation remise d’aplomb par la vague, quoique blessés et sonnés, ont immédiatement ga

 

rdé leurs réflexes d’entraînement et observé tant bien que mal un visuel/marquage sur les trois équipiers à l’eau (qui étaient proches de la noyade, pris dans les rouleaux).

À terre, d’autres équipiers témoins du naufrage ont appareillé avec la SNS 247 Cdt Peverelly pour tenter d’aller secourir leurs collègues, mais impossible de s’approcher trop près de la zone au risque de voir la Peverelly subir le même sort. Fort heureusement, un plaisancier s’est élancé avec son zodiac et a pu atteindre et récupérer les trois sauveteurs (un grand merci à lui).

Les autres ont réussi à débarquer au milieu des rochers alors que la SNS 213 se faisait méchamment drosser. Finalement, tous nos sauveteurs bénévoles sont sains et saufs, plus ou moins contusionnés, recousus et choqués.

Grâce à leur présence d’esprit pour gérer la situation, acquise après des années d’entraînement et de sauvetage, grâce aussi à leur cohésion, et avec l’aide du plaisancier qui a porté secours, ils en sont sortis vivants.

À terre, une chaîne de solidarité s’est mise en place pour sortir la SNS 213 de sa mauvaise posture et elle a été remontée par les engins des sociétés Incana et Fontaine Service, pour être déposée à quai en début de soirée. Mais après plusieurs heures dans la houle et sur les rochers, elle est dans un sale état.

Toute la station est sous le choc, on a tous du mal à réaliser ce qui est arrivé, juste après cette magnifique cérémonie de bénédiction. Nous disons un grand merci à tous pour le soutien apporté dans ce moment difficile, et surtout, on est heureux que l’équipage soit sain et sauf.

Valérie