Le pessimisme des Grib se confirme. Le vent en début d’étape était conforme aux prévisions, José & Fanfan ont donc parcouru les 40 premier milles au moteur GV haute avec 5 noeuds de vent.
Par la suite, le vent passant à 15 noeuds, ils ont pu couper le moteur et couvrir 155 milles en 24h, soit une moyenne de 6,45 noeuds. Si cette moyenne se confirme, l’ETE ([Estimated Time Enroute)] est d’un peu plus de 4 jours.
Au moment où j’écris ces quelques lignes, José & Fanfan viennent de quitter le port de la Gomera en route pour le Cap Vert.
Il faudra donc attendre environ 7 jours avant d’avoir des nouvelles d’eux, le Cap Vert étant à plus de 720 milles des Canaries.
La météo annoncée donne des vents faibles pour les jours à venir (5 à 10 noeuds), mais il semble que ces prévisions soient plutôt pessimistes en général, et leur expérience leur laisse penser qu’ils bénéficieront de bonnes conditions pour cette première longue étape.
Ils laissent pas mal de leurs amis à la Gomera, mais ceux-ci ne tarderont pas à les rejoindre. Un équipage au moins attend des pièces afin de réparer et reprendre la mer.
Amuitz est toujours dans le port de Tenerife aux Canaries ou nous venons de passer quelques jours agités Une forte tempête, un ouragan nommé « Vince » s’est abattu dans le nord de notre zone, plus exactement dans Madère. Des forces 8 à12 selon l’emplacement ou l’on se trouve par rapport au centre de la tempête.
Nous sommes ravis de ne plus être sur cette trajectoire que nous avons laissée voici quelques semaines mais les conséquences aux Canaries ne sont pas négligeables.
La mer de sud s’est formée entrant avec grande facilité dans le port devenu presque invivable. Nous avons du tripler les amarres pour faire face au ballet des pontons en béton qui allaient et venaient au gré de la houle. Pour le moment pas de casse, quelques pare battages cassés sur certains bateaux, des aussières brisées et des nuits blanches.
Notre radar est à bord, réparé !!! (finalement il ne fonctionnera pas…)
Il ne manque plus qu’attendre une accalmie pour pouvoir monter sur le mât et tester enfin ce radar qui nous aura donné du fil à retordre. On vous en parlera une fois l’opération radar terminée
Nous avons profité de ces quelques jours bloqués à Tenerife pour aller voir le point culminant de l’île et parait-il de l’Espagne, le volcan Teide. 3700 mètres, ce qui n’est pas mal.
Nous allons régulièrement au marché de la ville, coloré et très bien achalandé.
Un peu dur cette cohabitation forcée pour les oiseaux…
Des épices de qualité.
Notre boulangère qui nous prépare de la levure de pain.
Comme nous sommes toujours à Tenerife, le radar étant encore en panne ( ) nous commençons à connaître le coin !
C’est ainsi que la plus grande artère de Santa Cruz de Tenerife, la Rambla la plus prestigieuse porte le nom d’un certain dictateur encore apprécié localement, semble-t-il.
Il faut dire que le général en question aurait entamé son coup d’état fasciste dans une des îles des Canaries, d’où le souvenir impérissable ( )
Le gouvernements locaux successifs n’ont rien fait pour changer de nom, nous avons également vus d’autres places portant le nom de Franco sur d’autres îles.
Fanfan devant la tour de style stalinien, ou mieux pour le coin de style franquiste
A côté de tout ça, un palais tout neuf, futuriste, il fait penser aux dessins de Bilal.
Notre pingouin poursuit sa balade en notre compagnie, c’est ainsi qu’il a gravi les 3700 mètres du volcan Teide, que l’on voit en arrière plan !!!
Amuitz en profite pour parfaire sa garde robe, Fanfan lui a confectionné une housse de solent qui fait des jaloux sur les pontons. A noter également que depuis que nous avons acquis une machine à coudre les toiles et les voiles ( ) Amuitz se transforme.
Housses pour les hublots et capots de pont, le soleil est trop violent sans cela, housse pour le transpondeur, bientôt pour le moteur hors bord de l’annexe, nous avons même une rallonge du « bimini » qui fait la jonction entre ce dernier et la capote de descente. Ca change la vie à bord
Cela fait tellement longtemps que nous sommes aux Canaries que nous avons fini par être repérés…
4 octobre 2005.
L’avitaillement est terminé… ouff.
Cela signifie que le départ est proche ou presque.
Dans quelques jours on vous montrera la liste de tout l’avitaillemernt embarquè, c’est impressionnant mais tout est entré dans les « cales » d’Amuitz…
30 septembre 2005.
Quelques petites pannes sur Amuitz
Le Halebas de bôme hydraulique à rendu l’âme et nous pose quelques soucis d’autant qu’aux Canaries on trouve de tout sauf ce que l’on cherche et à des prix nettement plus élevés qu’en France, contrairement aux croyances du monde maritime!
Autre souci, le Radar fait des siennes et c’est la panne toute bête.
Là encore les pièces sont loin d’ici et très chères. On peut se passer d’un radar mais c’est aussi un élément de sécurité en cas de brouillard et la nuit !
Autrement nous avons rallongé notre ligne de mouillage de 30 mètres de chaîne, désormais nous avons un peu plus de 80m, de quoi tenir le coup. Prochain achat, une ancre de 30 kg
23 septembre 2005.
Apres 4 semaines de farniente passèes sur l’île de La Graciosa, Amuitz et son èquipage au grand complet a pris la mer pour traverser l’archipel du nord est vers le Sud ouest.
Nous avons touchè terre a Santa Cruz de Tenerife apres 24 heures de navigation pour une fois pas trop agitèes.
Sur l’île de La Graciosa aux Canaries, nous commencions à devenir super forts dans l’art de rien faire toute la journée et même la nuit…
Les navigations se font parfois difficiles et Amuitz n’a pas échappé à la règle.
C’est ainsi que la Grand Voile a souffert d’une déchirure sérieuse à hauteur du 3eme ris lors d’une manoeuvre par temps agité…
Cette avarie nous a obligé à faire demi tour vers Madère pour y trouver un réparateur. Par chance nous avons pu contacter « Sail Repairs » et Erik a procédé à la réparation de la voile grace notamment au tissu un peu spécial (toile sandwich) que nous avions embarqué justement en prévision de ce genre d’incidents. Pour ceux qui passeraient sur Funchal à Madeire, on peut joindre Erik ou sa compagne française Daphné en téléphonant au 965.363.995 ou 964.054.398. Une réparation de voile tres correctement et rapidement réalisée.
Fin aout 2005.
Nous sommes à Graciosa dans les Canaries, charmant petit port de pêche traditionnel qui compte en hiver quelques 500 habitants.
Désormais on retrouve des bateaux déjà rencontrés dans d’autres ports. Presque tous les bateaux qui sont ici ont prévu de traverser l’Atlantique.
Vous avez remarqué comment les rencontres se font dans ce petit port rempli à 90% de bateaux de voyage.
Deux grands groupes se détachent, ceux qui vont aux Antilles et ceux qui vont au Brésil. (Il y a aussi ceux qui ne vont nulle part.)
Nous sommes toujours partagés entre les deux options et pour être francs, entre deux autres options encore plus radicales, ceux qui rentrent au bout d’un an et ceux qui naviguent « no limit » pour employer le terme usité sur les pontons.
Ici, partir pour un an c’est comme si tu partais pour deux semaines en vacances en France…
Quand tu dis que tu as un an pour ton tour d’Atlantique, les autres compatissent, te larguent les amarres pour que tu partes vite, avant de rater les vents ou je ne sais quoi
Donc, l’option Brésil ou Vénézuela et l’option un an ou « no limit ».
Comme quoi, à force de rien faire on commence par réfléchir sans s’en rendre compte.
L’option « no limit » a des inconvénients importants.
1) On ne serait pas présents pour assister à la joute politique de 2007.
2) Nous n’aurions toujours pas de téléphone portable, d’ADSL, de voiture etc
3) Je ne cotiserai plus à la caisse de retraite des cadres de la presse.
4) Je ne serai pas là, lors des conflits de la pêche française, anchois, quotas, Tacs etc….
5) On devrait se contenter d’un short et de tongs et faire attention de ne pas prendre un coup de soleil en pleines fêtes de noël.
La liste pourrait s’allonger mais j’arrête là. Dans quelques heures on lève l’ancre pour une autre île des Canaries, Tenerife.
Après 12 jours à Madère, les préparatifs de départ pour les Canaries commencent. AMUITZ est toujours mouillé devant le port de Funchal avec 40 à 45 mètres de chaîne et rien ne bouge.
Au début nous étions 5 bateaux, il y en avait 14 hier…
A Caniçal, dans l’est de l’île de Madère se trouvent les derniers anciens pêcheurs de cachalots. La chasse a été fermée au début des années 80 et il ne subsiste plus qu’un musée petit mais très bien fait, ou l’on retrace le travail de tout le village.
Nous avons retrouvé l’un des plus grands chasseurs de cachalots encore vivant. Il venb des sculptures en bois des dits cachalots, une d’entre elles garnit désormais le carré d’Amuitz.
Passe temps favori des habitants de Caniçal, le jeu de dominos…
Restaurants du port de Funchal :
A Funchal, port de commerce et de plaisance sympathique, l’été est là avec les avatars classiques et les arnaques en tout genre.
C’est ainsi que lorsque vous allez manger dans un des nombreux restaurants qui bordent le port de plaisance, par exemple au restaurant « Princesa » juste à côté de la capitainerie du port, vous prenez un menu à « X » euros et vous avez une note à payer du double de la facture initiale. Avec le menu on vous apporte un peu de pain, une boisson et voilà. 4 euros de pain (…) et 8 euros pour deux demis de bière. Une méthode peu amicale.
Depuis notre arrivée à Madère, en compagnie de Serge, Dominique et de Gérard, nous n’avons cessé de crapahuter dans la montagne, chaque jour ou presque !!! Nous pensions nous reposer, c’est raté… Il faut dire que les personnes en question ont des tendances franches à faire du sport des qu’une occasion est proche, et si l’occasion est lointaine on s’y rapproche vite fait.
Du coup, les sommets (ou presque) du coin ont été gravis d’un pas alerte.
Fanfan aime bien, moi c’est moyen, mais je suis.
A noter que Fanfan et Domi n’ont pas hésité longtemps au moment de grimper à bord d’un des paniers qui déboulent à fond les pentes du haut de Funchal, en plein milieu de la circulation…
Ici à Funchal comme à « Porto Santo » la tradition veut que l’on déssine un « truc » sur son passage, bateau, nom des équipiers etc… Nous ne sommes pas encore au point pour les graffittis urbains, « Polo » notre graphiste attitré nous serait d’un grand secours en cette circonstance.
Les premiers voiliers de la « transquadra » sont arrivés ce mercredi 10 août à Funchal. Ambiance « course » qui dénote avec nos voiliers de « voyage » plus calmes et plus respectueux notamment de l’environnement et des gens.
6 août 2005. île de Madeira.
Après être restés quelques jours à Porto Santo Amuitz a rejoint l’île principale de l’archipel, Madeira.
Une première nuit dans un mouillage sauvage à l’extrémité est de l’île en compagnie de deux autres voiliers « l’oie sauvage 2 » et « Tadorne ». Depuis Porto Santo nous sommes en « flottille » tant en mer qu’à terre.
01 Août 2005. Porto Santo.
Après être restés une semaine à Nazaré au Portugal, bloqués par des vents de sud ouest forts, nous avons décidé de partir directement vers Madère sans passer par le sud du Portugal. La météo prévoyait des vents moyens portants, nous avons eu des vents portants assez forts et une mer formée à forte avec des vagues qui parfois auraient bien aimé monter à bord par l’arrière, surtout la nuit. Nous avons mis un peu plus de trois jours pour arriver à Porto Santo, soit 550 milles nautiques. Amuitz s’en sort bien, c’est un excellent canot !
En mer on rencontre des cargos, parfois un peu proches de nous et sans radar en marche….
on rencontre également des soumarins, et cette fois-ci sur une barge militaire en route vers la Corée…
A Porto Santo sur l’archipel de Madère » 33°03 Nord et 16°19 Ouest » la tradition de laisser un dessin inscrit sur le mur de la jetée existe, un peu comme aux Açores. Nous avons même retrouvé la trace de compatriotes basques de Getxo à Bilbao !
Voici quelques détails de l’avitaillement embarqué sur Amuitz.
Je rappelle que nous avions du piment d’Espelette embarquè du Pays basque et que le chocolat, oublié, va rejoindre les cales du bateau…
Farine 8 kilos (pour faire du pain et aussi des gâteaux)
15 paquets de levure
Pâtes 5 Kg
Riz 4 Kg
Lentilles 2 Kg
Pain de mie (longue conservation) 4 paquets
Pain à cuire (sous vide) 4 paquets
Biscottes 4 paquets
Céréales 4 paquets
Sucre 5 Kg (pour faire des confitures)
Sel fin1Kg
Sel (gros) 4 Kg (pour conserver le poisson qu’on va sûrement pêcher)
Thé en feuilles 0,5 Kg
Thé en sachets 2 boites (plus facile pour les quarts de nuit)
Café soluble 2 boites (plus pratique en mer quand ça bouge)
Café moulu 3 Kg
Jus de fruits 5 briques
Lait demi écrémé longue conservation 10 briques (pour faire des yaourts)
Lait en poudre1,5 Kg
Lait concentré sucré 4 Boites (pour faire des pièges à cafard, melangé à l’acide borique)
Huile d’olive 20 Litres (on n’en trouve pas de l’autre côté de l’Atlantique)
Huile d’arachide 2 Litres
Vinaigre 4 bouteilles dont deux de Modène.
1 bouteille de citron concentré
Moutarde 4 petits bocaux
Cornichons 1 bocal
Câpres 1 bocal
Confitures 15 pots sans compter ceux que l’on a pris à Guéthary.
Beurre de Cacahuète 4 pots
Chocolat en poudre 1 pot
Beurre en boite de conserve de 250 gr 6 Boites
Barres de céréales 10 paquets
Gâteaux secs 2 kilos
Fruits secs abricots raisins etc 1 kilo
Conserves :
20 boites de thon de 500 gr (faites par Pantxoa à Ciboure…)
Sardines 70 boites de Douarnenez.
Calamars 12 boites
Moules 5 boites
10 boites de pâté de porc 1 boite de corned de beef (pour Fanfan)
Olives 1 kilo et 10 boites farcies aux anchois
Epinards 1 kilo
Petits pois 1 kilo
Mais 5 boites de 500 gr
Macédoine de légumes 4 boites d’un kilo
Artichauts 4 boites de 500 gr
Champignons 3 boites de 500 gr
Cœurs de bambou 1 boite
Haricots rouges 3 boites
Haricots blancs 2 boites
Haricots verts 2 boites
Asperges 6 boites
Lait de coco 5 boites
Poivrons 5 boites de 500 gr
Garbanzos 2 boites
Tomates pelées, frites, entières, 10 boites
15 boites d’ananas
2 de piperade d’un kilo
6 d’abricots
6 de macédoine de fruits
2 de miel
1 de litchies
4 paquets de bombons
Vin 24 Bouteilles
Bières 72 canettes (les copains boivent beaucoup)
Eau minérale 100 litres
Eau dans les cuves 350 litres
1 bouteille de Patxaran, 1 de rhum, 1 de Whisky, 1 armagnac et du champagne offert par des amis de Guethary.
60 rouleaux de papier hygiénique
15 d’essuie tout.
L’avitaillement du « frais » se fera juste avant de prendre la mer.
15 kg de pommes de terre
5 d’oignons
Ail
3 de carottes
3 d’oranges
3 de pamplemousses
3 de citron
Bananes
Mangues
Avocats
Tomates
Œufs
Avant de partir du Pays basque, petite photo prise du haut du mat d’Amuitz… en bas, les copains venus nous souhaiter bon voyage.
Grand pavois pour Amuitz a Camarinas durant les fêtes de la mer.
23 Juillet 2005.
« Amuitz » poursuit sa lente descente vers le sud….
En Galice à Cedeira, Nahia qui nous a accompagné depuis Hendaye a repris le chemin du Pays basque.
C’est justement à Cedeira que nous avons croisé la route de deux bateaux d’aviron de mer qui naviguaient de concert. Nous en avons reconnu un au premier coup d’œil,
c’est « Ameriketatik » la trainière de Pasaia qui retournait au Pays basque en compagnie d’un autre bateau d’aviron.
Devant Bayona, dans la presque toute dernière baie de Galice, nous avons navigué sur les îles Ciés après avoir doublé l’île Ons.
Nos premiers dauphins nous saluent,
les premiers poissons mordent à la ligne.
Après la Galice, le Portugal est arrivé avec la fin des Rias tellement sympathiques.
L’occasion de troquer le pavillon espagnol pour le portugais.
Visite de Porto,
montée en haut du mat pour les vérifications d’usage et c’est reparti pour le sud.
19 juillet 2005.
Amuitz et son équipage sont au Portugal.
Première escale a Leixoes après une navigation dans 25 a 35 noeuds mais au portant et a bonne vitesse…
18 juillet 2005.
Mouillage a Bayona en Galice. En principe le dernier mouillage avant le Portugal. Bayona ville touristique ou Christophe Colomb aurait débarqué après la découverte des « Indes »…
14 juillet 2005.
Amuitz est au mouillage a Cedeira en Galice.
Tout va bien a bord, nous avons rencontre des amis pêcheurs locaux de Cedeira et de Celeiro, l’occasion d’un excellent repas de fruits de mer et bons poissons.
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