Il était temps qu’on s’y mette, voici en quelques lignes le récit de notre séjour de milliardaires aux Caraïbes.
Polo voulait prendre des vacances, mais un accident récent le laissait convalescent, ce qui restreignait ses possibilités. L’idée est née d’un coup, il allait rejoindre mes parents sur leur bateau au Vénézuela, puisque j’étais là, j’allais l’accompagner, c’était une bonne
occasion.
On a donc passé un mois à tout organiser, vaccins, papiers, transit, etc… Plus une liste d’objets aussi divers et variés qu’une antenne VHF, une disqueuse, etc… la commande de José en gros. Bon là-dessus, j’ai raté quelques trucs, merci à Gaëlle ma cousine qui m’a
permis de rattraper le coup 😉
Dés le départ, un petit couac, le brouillard à Fontarrabie nous a fait prendre du retard, nous imposant une nuit à Madrid. La compagnie nous a logé dans un 4 étoiles proche de l’aéroport, et pour passer le temps, nous sommes allés voir Madrid. Un peu déçus de ce contre-temps, nous avons étés surpris par cette ville. Loin des arnaques à touristes qu’on retrouve dans d’autres capitales comme Paris ou Londres, on a pu passer une soirée tapas à des prix plus que
raisonnables ! Les gens sont souriants, et agréables.
Le lendemain, nous parvenions à prendre notre vol pour Caracas (Maiquetia), en route pour les Caraïbes, puis transit de l’International au National (5 minutes à pied, ce sont les mêmes pistes) dans la moiteur du climat tropical (premier choc). Enfin, nous atterrissions sur l’île Margarita où José et Fanfan nous attendaient. Fanfan n’a pas hésité à passer en zone passagers, bravant les douaniers vénézueliens, où nous attendions nos bagages, cela faisait plus de 8 mois que nous ne nous étions pas vus !
Une nuit au mouillage puis nous avons débuté notre voyage à bord d’Amuitz. Premier stop à Coche où nous sommes tombés sur une étape de la coupe du monde de Kite Surf. Dès l’ancre mise à l’eau, Polo a gréé son aile pour tirer des bords au milieu des pros dans un alizé de 15 à 18 noeuds complètement off-shore. Nous avons par la suite pu nous rendre compte que cet alizé était une vrai machine à vent qui fonctionne presque comme un métronome. Sur la route, nous avions pêché une dorade coryphène qui a fait le bonheur de nos papilles.
Coche étant encore trop civilisée, nous n’y sommes pas restés, et dès le lendemain, nous prenions la route de « La Tortuga ». Nous avons alors mouillé dans une baie au vent de l’île, protégés des vents dominants par une langue de sable, et un lagon corallien ! Eau turquoise et chaude, sable blanc comme du sucre glace, tout ce qu’il faut pour se sentir loin de tout en 5 minutes.
Là, on a pris le rythme très rapidement, pêche, baignade, plongée, kite, sieste, et rhum…
On s’est posé la question avant le départ de savoir combien de temps il nous faudrait pour entrer vraiment dans ce rythme, maintenant, on sait : 5 minutes…ou presque.
Pas de téléphone à bord, pas d’internet, pas de poste ni de commerces. L’île n’accueille que qu’une dizaines de militaires, des cases temporaires de pêcheurs, et deux posadas de luxe.
Et c’est ainsi que nous avons passé nos vacances. Nous avons tenté un soir de regarder un film sur l’ordinateur, mais l’équipage a très vite abandonné, le sommeil étant le plus fort.
D’autres équipages viennent au mouillage, la plupart sont européens, et la plupart encore sont des couples retraités. Les vénézueliens eux viennent le week-end sur de grosses
vedettes à moteur, ou à bord de petits avions taxis. Ils font la fête, buvant des hectolitres bière, avec des sonos bruyantes.
Polo a tenté de m’initier au kite surf dans le lagon, dans des conditions idéales : on a pied partout, le vent est parfait, l’eau est chaude, et on est encerclés de plages…
Malgré ça, je n’ai pas atteint le niveau espéré, le matériel était peut-être un peu trop pointu pour moi. J’ai avalé la moitié du lagon, tracté par l’aile de 14 mètres carrés. Mais c’était une étape de plus dans mon apprentissage, je ne désespère pas d’y arriver un jour
😉
La seconde semaine, nous sommes allés à Cayo Herradura faire un autre mouillage. Nous n’y sommes pas restés trop longtemps, la fin approchait, et nous devions atteindre le continent pour trouver le moyen de retourner à l’aéroport de Caracas. Mais puisque des avions pouvaient se poser sur la Tortuga, nous avons pensé qu’il était possible de trouver une place retour à bord d’un de ces petits coucous (cf. plus haut). Et renseignements pris directement auprès du pilote, nous avons gagné quelques jours sur l’île. On nous
proposait le voyage pour 250 dollars à deux, ce qui était tout à fait raisonnable. Quelques imprévus ont fait monter le tarif à 300 dollars et occasionné un retard de plus de deux heures (on a faillit rater notre correspondance), mais avons donc décollé depuis la piste en
sable corallien de cette île des Caraïbes. L’expérience nous a fait douter de la fiabilité des rendez-vous donnés par un vénézuelien.
L’ensemble de ces vacances ne s’achète pas, sans mes parents en bateau dans cette région, nous n’aurions pas pu vivre un tel séjour.
Merci beaucoup, on vous embrasse.
Polo et Steph