13°20 Sud 176°13 ouest, Wallis.
L’entrée dans l’atoll de Wallis est assez simple pour peu que l’on respecte les règles communes aux entrées des atolls des Tuamotu, par exemple. Essentiellement respecter en cas de fort vent aligné avec la passe de SW, l’étale de basse ou de pleine mer. On peut entrer à la marée montante sans soucis tant que le vent ne s’oppose pas au courent. Par fort vent, des brisants impressionnants cassent sur chaque côté de la passe et on aperçoit l’alignement qu’une fois près de l’entrée.
L’approche de Wallis venant de l’Est peut se faire en pointant sur 13°26 Sud et 176°15 Ouest, vous serez à plus de 3 nautiques de la passe. L’alignement de cette dernière à 32° vous permet de rentrer aisément avec des fonds de 20 à 30 mètres. Deux bouées rouges et deux vertes balisent la passe, les côtés sont francs. Balisage laissant rouge à bâbord et vert à tribord en entrant, comme en France.
Michel assure cette permanence sur le canal 16 ,et 9 VHF.
A Wallis vous retrouverez des marées avec des marnages d’environ 2 mètres aux vives eaux.
Les mouillages sont assez nombreux, il faut juste trouver un coin de sable entre les patates de corail et ne pas hésiter à changer de coin quand le vent tourne…
Nous sommes arrivés à Wallis le 4 juin 2012 suite à une navigation musclée de chez musclée, ils avaient prévu 15 noeuds de vent.
Mer croisée de l’arrière travers, vagues jusqu’à 6 metres, vent fort etc etc. Avons fini en passant entre les passes de Wallis entre d’énormes rouleaux. Bien venus en France ou presque.
Une France du bout du monde avec 6000 habitants et un statut bien particulier. Les terres sont et resteront uniquement entre les mains des wallisiens. Impossible d’acheter un lopin de terre ou une simple maison sauf à être wallisien. Le roi et la coutume contrôle presque tout, un pouvoir tripartite, la chèferie, l’église et l’Etat français représenté par le préfet. En clair l’église catholique et les notables wallisiens vivent au crochet de la France, ils ont bien raison. Pour vu que ça dure…
Tout est cher par ici, les magasins sont fournis par avion pour ce qui est de mets frais, salades, tomates, laitages etc etc. Le calandos le moins cher est à 1500 francs pacifiques, (15 dollars). Il y a aussi un bateau qui ravitaille l’île, il vient une fois par mois environ, il est attendu avec envie. Les clients sont essentiellement des français venus de métropole, travaillant dans l’administration pour la plupart. Les salaires sont plus que confortables, la décence veut qu’en ces moments de crise je ne les étale pas trop. Pour vous en faire une idée, entre deux et trois fois plus qu’en métropole est un assez bon calcul.
Bien entendu, ici pas de taxes, ni foncier, ni habitation ni rien du tout, pas même d’impôts sur le revenu. Tout net dans le compte en banque. C’est tellement plus pratique.
La santé est excellente, hôpital, gratuit encore. Pas que les soins soient remboursés, non, gratuit. Tu vas à l’hôpital, tu est soigné par d’excellents médecins, chirurgiens au besoin, tu prends les médicaments dont tu as besoin dans la pharmacie, le tout sans bourse délier. C’est la France qui paie. Pratique, non ?
Il y a plein d’églises à Wallis, un peu par tout. Contrairement aux autres îles du Pacifique, ici pas d’églises diverses protestantes, seules des catholiques.
A Wallis pas de tourisme, pas d’hôtels, pas de rien rien du tout. Juste deux vols par semaine avec Air Calin (calédonie). Un vol vers la métropole est extrêmement cher. C’est un vol Nouméa Paris auquel il faut ajouter un vol Wallis Nouméa à presque 1000 dollars aller retour. Ce doit être une des destinations au monde les plus chères en partant de Paris. En tous les cas la destination entre deux points du territoire français, le plus onéreux.
Quelques travaux ont permis de passer du temps à bord.
Nous avons recousu la têtière de grand voile, renforcée avec des sangles, remis des drisses à leur place, changé des poulies, remis la latte basse de grand voile qui avait foutu le camp lors d’une manoeuvre tendue en pleine nuit avec zéro millimètres de visibilité, des éclairs partout et une mer devenant grosse. Fanfan a recousu le lazzi bag déchiré à la prise du premier ris, réparé le feux de route à led qui avait fini par se ne plus fonctionner, changé les filtres à gasoil des moteurs, retendu les courroies, règlé le pilote automatique, qui n’est pas encore un NKE…acheté un clavier d’ordi car les trois autres sont morts, fait le plein de Gasoil, il ne manque plus qu’à trouver du gaz pour le transférer dans nos nos bouteilles en alu avec embouts américains.
Nous avons aussi rempli les formalités administratives, gendarmerie et douanes, grâce à la gentillesse de Michel de Wallis radio qui assure la veille radio de Wallis.
Ici pas de téléphone portable, ça n’existe pas encore. On se joint par radio VHF. Nous avons été voir une patate de corail, Fanfan qui se met à la chasse a attrapé un poisson, une superbe carangue.
Nous sommes seuls dans un mouillage idyllique, une tortue Luth énorme est venue prés de nous ce matin mais est repartie des qu’elle nous a vus.
Bises de Wallis ou l’on peut écouter France Inter toute la journée en FM….