Mois : juin 2013
Catamaran: Bimini rigide fabriqué sur moule ciment.
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Bimini rigide fabriqué sur moule ciment.
Un bimini c’est indispensable. Le problème c’est que la toile cuit au soleil et finit par ne plus être étanche. Nous avons voulu fabriquer un bimini rigide en polyester, répondant aux critères suivants :
Ne pas alourdir les hauts du voilier, donc léger.
Pouvoir monter dessus pour atteindre la Grand Voile.
Protéger du soleil et la pluie mieux que la toile
Récupérer un max d’eau facilement.
Au Panama sur le versant des Caraïbes on ne trouve pas grand chose coté entreprises capables de travailler sur les bateaux de plaisance. Nous avons eu la chance de trouver à Linton (Puerto Lindo) un artisan qui connaît parfaitement le travail du polyester. Avec Henrique Chozas nous avons pu fabriquer un bimini rigide de 10,4 m2 qui est fixé désormais sur Amuitz. Nous avons depuis doublé la capacité des panneaux solaires et mis en place une récupération d’eau impressionnante.
Le seul souci c’est qu’il faut dessiner un plan au quart de poil, pensant aux renforts, aux angles etc etc etc. Les artisans locaux, connaissent bien le travail du polyester mais n’ont aucune connaissance du bateau de plaisance.
Il faut donc impérativement être présent à toutes les phases de la construction pour vérifier que tout correspond aux indications. Ils se trompent tout le temps, confondent les centimètres avec les pouces, les côtes aux axes avec les côtes aux bords, tout est a vérifier constamment.
- Adaptation fermeture bimini
Il manque toujours du matériel qu’il faut acheter d’urgence au dernier moment, car ils n’anticipent jamais. Cela dit, avec de la diplomatie, beaucoup de temps et un peu de chance, ou le contraire, on y arrive. Les fixations ont été réalisées à Panama City sur plans. Là c’est une autre musique, des pros qui savent bosser et souder l’alu mieux qu’en France à des prix autres, vous l’imaginez bien, même professionnalisme pour ce qui est du canevas avec l’équipe des voiliers installés à Panamarina.
Nous sommes RAVIS du bimini, on se demande comment on ferait sans lui !
Redresser une hélice Kiwiprop.
Après avoir constaté qu’une des trois branches en inox recevant les pâles était tordue et que la pâle de rechange ne rentrait pas, il a fallu agir.
Bien entendu, cela arrive dans des endroits dépourvus de tout et notamment de moyens de mise à sec, de mécaniciens bateau et de vendeurs d’hélices… en clair entre le détroit de Torres et l’Australie.
Une fois démontée l’hélice, en apnée… on démonte l’ensemble de la Kiwiprop, ce qui est facile, contrairement aux indications techniques du constructeur. Il faut juste éviter de modifier l’angle du réglage des pâles, on ne touche pas à la vis prévue à cet effet. On range tout bien comme il faut, ressort, coupelles etc… c’est comme une mécano qu’il faudra remonter en alignant les repères, c’est facile et bien indiqué sur la notice.
La ou cela se complique, c’est de redresser la branche (120°) qui est tordue d’environ 5 millimètres facile.
Lors de l’escale de Bali, j’ai commencé par contacter les soi disant mécanos de bateau qui sont très gentils. Par la suite, j’ai trainé dans le grand port de pêche et montré ma pièce tordue aux gens dans la rue en faisant des gestes qui expliquaient que je recherchais un atelier digne de ce nom. Je parle très mal le balinais et eux très mal le basque. En 10 minutes j’ai fini dans un atelier ou travaillaient des chinois qui parlaient très bien le mandarin.
Au beau milieu de l’atelier ou gisaient des moteurs de chalutiers et des pompes d’injection dépiautées à même le sol, se trouvait une belle presse hydraulique et des ouvriers compétents.
Un coup de pied à coulisse pour mesurer l’épaisseur des cales qu’il faudrait découper, un coup de chalumeau pour aider au redressement futur, un placement au quart de poil sous la presse, un intermédiaire en bronze pour ne pas marquer l’inox, quelques coups de presse hydraulique, mesures, test, et voilà que l’axe de la pâle retrouve son emplacement originel.
Coût de l’opération, 15 dollars US plus 1 dollar de taxi moto pour renter à bord.
Le mécano « bateau » m’a répondu deux jours plus tard qu’il fallait commander la pièce en nouvelle Zélande en payant par avance et que l’hélice pourrait être prête en moins de deux semaines. Elle était déjà montée sur son axe depuis 48 heures.
Moralité : il faut se démerder soi même.
Seconde moralité : il faut mieux avoir fait des études de mécanique générale que de philosophie.
Nous avons envoyé un lien à la société kiwiprop et obtenu une réponse venant des USA :
Hello Arocena.
Thank you for sending the link. It is a very interesting repair. This is the first time we see a repair like that done to a blade carrier, it shows human ingenuity at its best.
Did you use the Kiwiprop after the repair ? Does it work flawlessly in forward, reverse and under sail ?
Thank you again,
Cheers, Daniel Gleich Kiwiprop.us
Une fois que nous leurs avons indiqué que tout marchait correctement depuis près de 2000 milles, nous avons reçu une autre réponse, en français cette fois-ci :
« Bonjour, Merci beaucoup pour vos commentaires. Je suis content d’entendre tout est OK, après tout, votre réparation est unique en son genre. Avoir un grand voyage.
Merci encore. »