Démarches administratives pour naviguer au Vénézuéla. (En 2006)
Nous recevons de nombreux courriels nous demandant comment cela se passe au Vénézuéla pour un séjour, escale plus ou moins longue, visas et autres documents.
En général lorsque l’on pénètre dans les eaux territoriales vénézuéliennes avec l’intention d’y faire escale, même courte, on se doit de remplir un certain nombre de conditions.
-1) Passeport en cours de validité
-2) Liste d’équipage « classique » en espagnol et anglais.
-3) Acte de francisation ou équivalent pour les navires non français.
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Le plus simple est de passer par un « agent » qui se chargera d’effectuer et d’obtenir dans la journée, la demande d’autorisation de navigation « Permiso para embarcacion deportiva extranjera ». C’est le document qu’il faut garder au chaud, il autorise votre voilier, à séjourner 6 mois pleins sur le territoire vénézuélien. Cette autorisation peut être prolongée deux fois consécutivement de six mois. En clair, votre bateau peut rester 18 mois au Vénézuéla en toute légalité. N’oubliez pas de demander la prolongation avec quelques jours d’avance surtout si la date de fin tombe une fin de semaine. Chaque demande de prolongation est payante. Une fois les 18 mois passés, le navire doit quitter le pays durant au moins 45 jours avant de revenir sous peine de tomber sous le coup du paiement d’une taxe douanière (comme chez nous…)
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Votre bateau est donc en règle, il ne va pas de même pour vous !
En effet les services d’immigration vous tamponneront le passeport en indiquant que le visa est valable 90 jours…
Pas de soucis, il suffit de sortir du territoire national, même un jour, et de revenir au Vénézuéla pour avoir encore 90 jours de visa légalement. Le Brésil est tout proche mais le système « D » mis en place permet d’éviter cette sortie du territoire moyennant finances (…) environ 30 euros par passeport.
Certains agents plus ou moins indélicats prétendent qu’une sortie est nécessaire des que l’on change de « région », c’est faux depuis 2002 suite à un décret signé par un certain Hugo Chavez Frias actuel président de la république révolutionnaire Bolivarienne du Vénézuéla qui prévoit que l’entrée « nationale est valable pour l’ensemble des états du Vénézuéla ». Si vous cédez aux demandes des agents, vous aurez un beau papier de sortie qui ne servira à rien mais que vous aurez payé !
Autre détail, des que vos papiers sont en règle, photocopiez le passeport et la page du visa. Ces photocopies vous servirons pour tout contrôle à terre, les originaux restent à bord et la police s’en accommode toujours et ne fait pas de problèmes si vous avez les photocopies.
A signaler que tout débarquement d’un passager qui rentrerait par exemple en avion ou sur un autre bateau doit être signalé et notifié par écrit sur les documents du bord. Si vous-même laissez votre bateau au Vénézuéla pour la saison cyclonique et que vous rentrez en France en avion, n’oubliez pas de demander au chantier ou à la marina ou vous aurez laissé votre bateau, un certificat indiquant que votre bateau est bien au Vénézuéla et indiquez la liste des passagers. Cela vous permettra de revenir au Vénézuéla avec un billet d’avion sans retour vers la France.
Avant de quitter le Vénézuéla avec votre voilier vous devez de nouveau passer par la case « départ » et faire le « zarpe » de sortie. C’est moins cher que l’entrée et cela vous permet d’arriver dans le pays suivant avec des papiers en règle. Si vous voulez passer par les îles Tortuga, Les Roques et les Aves avant d’aller à Panam, il faut le signaler lors de la demande de sortie pour qu’il soit inscrit « Puntos intermedios » ce qui permet d’avoir une date de sortie effective fluctuante. Il faut insister au prés des agents.
En fin, toutes les formalités sont faisables personnellement mais vous économiserez tout au plus 40 euros mais perdrez entre un et deux jours en taxis et autres queues dans les banques car les taxes sont à verser par virement au gouvernement. La taxe à payer est de 37.000 bolivars (voir facture) soit moins de 10 euros. La facture totale à payer à l’agent est de 50 euros.
Les « Guarda costas » qui font partie de la marine nationale sont ceux qui vous contrôleront à l’occasion, au port ou même au mouillage. En général ils sont courtois, ne parlent que l’espagnol sauf de rares exceptions, mais tout se passe bien. Parfois ils contrôlent la sécurité du navire (…) notamment sur l’île de la Blanquilla ou une garnison est installée. Ils vérifient mais ne sont pas habilités à verbaliser en cas de défaillance.
José Arocena
Sur AMUITZ
www.sextan.com