Après quelques déboires mécaniques, des vents et courants contraires mais nous y sommes.
Pour entrer dans la cité il faut savoir que les espagnols, fondateurs de la ville, avaient bâti un mur barrant l’entrée de la baie afin d’en interdire l’accès et par la même occasion permettant aux « ennemis » de s’échouer sur ce récif sous marin.
Heureusement une trouée a été réalisée permettant aux bateaux calant 2 mètre maximum, voir la photo des bouées d’entrée, de passer à travers le piège et éviter ainsi de faire le tour d’une quinzaine de milles. Nous sommes passés bien au milieu avec des fonds de 3,50 mètres
Carthagène est une grande ville moderne, port de commerce et militaire mais dispose également d’un centre historique superbement restauré. On vous en parlera une fois visité.
Amuitz va bien, mouillé par 13 mètres de fond avec 70 mètres de chaîne, tout prés de la vieille ville restaurée, une réussite architecturale. Quelques photos en vrac.
Rodadero, cité balnéaire touristique pour les colombiens, cité que nous avons atteinte à la voile contre les vents, nous commençons à en avoir l’habitude.
Mouillés devant la plage côté gauche de celle-ci, nous y avons passé une nuit et profité pour faire quelques courses en ville, des fruits et légumes qui nous faisaient défaut depuis note départ de Aruba.
L’étape suivante est délicate, elle doit nous mener sur le fleuve Magdalena qui charrie les troncs d’arbres et autres détritus en permanence avec d’autant de force que cette saison des pluies qui n’en finit pas a été violente en Colombie causant des morts et d’importants dégâts matériels à l’intérieur du pays.
Les touristes locaux viennent nous voir en pédale et se font pendre en photo avec Amuitz en second plan. Ils sont étonnés que l’on puisse vivre à bord d’un voiler
Probablement le plus beau mouillage de la cote colombienne jusqu’à présent.
Sur un ensemble de 5 baies, la troisième est de loin la plus protégée de la mer malgré des rafales violentes la nuit.
On y entre facilement de jour comme de nuit, pas de dangers particuliers et l’on peut mouiller sur des fonds de 9 mètres avec 60 mètres de chaîne sans gêner les voisins.
A terre quelques cahutes qui se veulent des restaurants ou l’on mange du poisson ramené chaque jour par des pêcheurs locaux, une dizaine tout au plus.
En fin de semaine et durant les vacances c’est une zone touristique mais très limitée faisant parti d’un parc national avec des constructions en dur interdites.
Une fois pied mis à terre Reinaldo arrive vous accueillir et vous présente sa demeure en planches, modeste comme les autres, il collectionne les souvenirs des voiliers de passage en particulier les cartes de visite. Nous avons ainsi pu retrouver nombre de copains qui étaient passés ici.
Thierry de New Life étant à l’article de la mort par manque de Cocacola, nous avons trouvé dans un établissement local la boisson salvatrice qui a requinqué le bonhomme qui n’apprécie guerre d’autres boissons, pas même le Pepsi
Une petite lagune bien à l’abri au bout d’une langue de sable qu’il faut contourner sans écouter les cartes qui sont fausses sur ce point.
La partie a éviter est située à l’intérieur des 3 points suivants : 10°56.5 N 75°03.15W, 10°56.1N 75°02.9 W, 10°56.9N 075°02W. Suivre ces trois points et vous serez au fond de la lagune mouillés par 4m de fond de vase puante.
L’escale agréable si ce ne sont les moustiques, prévoir un bon produit ou faire comme les locaux, mélange d’huile et de gasoil et ça marche
La baie est super protégée par un avancement sur prés d’un mille. A terre tout est organisé pour accueillir les touristes des cités voisines qui viennent en bus ou voiture les fins de semaines. Des petites paillotes font office de parasols ou l’on peut prendre place et commander boissons fraîches ou bons poissons. Juan Carlos est là pour vous servir, aimable et parlant même le français.
La sécurité est assurée par tout le monde mais il ne semble pas qu’il faille craindre sur ce plan.
Nous avons profité quelques jours en attendant le vent pour couper les cheveux de Marvin à la tondeuse, maintenant qu’il est grand (5 ans) il accepte de bon coeur et la coupe lui donne un aire canaille !
Il a appris en quelques minutes le fonctionnement du kayac de Fanfan et s’en débrouille tout seul (sous l’il de Patricia ).
Avant d’arriver il faut passer par la rivière Magdalena et ses courants. On a eu de la chance car à la place des troncs d’arbre nous avons navigué entre les « patates » de pelouse.
Une trouée dans le ciel et c’est l’occasion de se souvenir des méthodes d’avant le GPS..
Un des endroits qui peuvent être difficiles à passer sur la côte colombienne et qu’il vaut mieux passer bien au large où alors, comme nous l’avons fait, sans trop de vent.
L’approche est sans difficultés, Pointer sur 12°12.45N 72°11.50 W, arrondir la pointe avant de faire cap à l’Ouest et de s’approcher du village de pêcheurs qui se trouve à deux nautiques du cap. Les fonds sont clairs et remontent doucement jusqu’à deux mètres. On peut mouiller plus ou moins prés du cap, tout dépend de l’état de la mer.
Nous avons mouillé entre la pointe du cap et le village des pêcheurs qui sont venus nous saluer.
Ici les pêcheurs utilisent des barques fines avec des moteurs internes qu’ils lancent en tirant un cordage qu’ils ré enroulent à chaque fois.
La différence entre pêcheurs du Vénézuéla et de Colombie est flagrante, au Vénézuéla ils disposent de bateaux fortement motorisés et plus récents qu’en Colombie ou l’on sent que le pêcheur est pauvre pour de vrai.
Nous avons capturé un thazar avec les leurres que nous a envoyés René Ganglof qui les fabrique lui-même et qui va très bientôt faire partie du sérail des navigateurs qui partent en mer pour longtemps Il va naviguer avec son épouse sur un Kendo 43, excellent voilier robuste et fait pour tailler les mers.
Ses leurres, nous en avons testé un à fond, capturent des dorades Coryphènes et des Thasars mais pas encore de thons.
Le mouillage est tranquille et isolé.
Cartes de la british Hydrographic office N° 2267 C.
Situé dans une immense baie, Puerto Bolivar est un port privé charbonnier. Comme nous étions sans moteur et sans vent permettant de progresser vers l’ouest, nous avons obtenu l’autorisation de mouiller à l’intérieur de l’enceinte du port le temps que les vents tournent à l’est. Nous sommes entrés à la remorque de New Life.
L’autorisation était assortie d’une interdiction d’aller à terre, ce qui était compréhensible vu que nous étions au beau milieu d’un port de commerce en pleine activité. Nous sommes restés une semaine, c’est long une semaine sans mettre pied à terre surtout pour Marvin et ses 5 ans ! Les garde côtes étaient là pour s’assurer que nous respections bien les consignes du directeur du port.
Du coup nous avons assisté au chargement d’un certain nombre de cargos de 60.000 à 200.000 tonnes, chargements ultra rapides vu que les 200000 tonnes a été chargé en moins de 36 heures entre le moment de son arrivée et de son départ. 3 remorqueurs
portuaires pratiquement neufs sont à poste ainsi qu’un service de pilotage, de lamanage et de plongée sous-marine.
Un dispositif de wagons emmène le charbon sur le port, d’énormes grues à godets chargent des tapis roulants qui serpentent et finissent dans les cales des cargos. Un autre petit quai permet de recevoir un bateau en attente et un second à l’intérieur qui vient livrer du matériel, des conteneurs et autres engins destinés à la mine de charbon.
Les cartes météo ont été fidèles à la réalité, la tempête tropicale qui est devenue le cyclone « Noël » a provoqué des vents contraires venant d’ouest, remontant de Panama jusqu’à nous.
Pour passer le temps nous avons décidé de sortir faire un tour en annexe, on n’avait pas le droit d’aller à terre mais rien ne nous interdisait d’aller en annexe Avec Fanfan et Marvin nous avons été pêcher un peu à la traîne.
Une première « touche » a cassé notre ligne et provoqué une belle entaille dans le doit de Fanfan, la seconde ligne mise en service a permis de ramener un superbe Barracuda que Marvin à ferré sans blêmir,
il faut dire que la bête était un peu plus grande que lui.
Pour ne pas se laisser aller nous avons mangé et bu, du bon pain frais sorti du four et du poisson.
Comme tout arrive un jour, c’est la panne moteur qui cette fois-ci est venu accompagner notre voyage. Nous étions au début de la Colombie quand notre bon Yanmar s’est mis en rideau.
Bien entendu les vents étaient contraires, le courant aussi et nous étions loin de toute terre habitée par autre chose que pas des indiens qui pêchent sur des troncs d’arbre creusés, mus par des morceaux de voile et des pagaies.
Fort heureusement nous étions en compagnie du voilier « New Life » qui nous a remorqués à l’intérieur de la baie sauvage Bahia Honda devant laquelle nous étions tombés en panne.
Orages, remorquage, mouillage à la voile, cela sort de l’ordinaire.
La baie immense n’étant absolument pas protégée des vents d’ouest, nous avons décidé le lendemain de rejoindre Puerto Bolivar à la voile en tirant des bords.
Pour aller des îles ABC (Aruba, Bonnaire et Curaçao) vers la Colombie il y a deux possibilités. Soit partir au large et d’une traite de trois ou 4 jours de mer atteindre la cité de Carthagène située par 10°24 nord et 75°32W, soit faire du cabotage dans un secteur pas toujours évident.
C’est la seconde solution que nous avons choisie, le voilier New Life et nous-mêmes.
Partis de Aruba le 24 octobre 2007 avec un bon vent portant, nous avons été accompagnés toute la journée par des orages tropicaux importants qui ne nous ont pas lâché une minute ou presque.
Nous avons également pu mettre les lignes de pêche à l’eau, trois poissons nous ont amélioré fortement le menu, une bonite, un thon et une dorade coryphène. Nous avons pu donner du thon à New Life qui avait cassé sa ligne sur du gros.
Sur la route de la Colombie un petit groupuscule d’îlots appelé « los Monjes » permet une halte pour la nuit en demandant l’autorisation aux gardes côtes Vénézuéliens qui occupent la partie la plus occidentale de leur pays.
Particularité de ce « mouillage », on doit s’accrocher à un cordage qui barre la petite baie et mouiller son ancre sur l’arrière ou l’avant selon que l’on choisisse de mouiller face au large ou cul au large.
Des pêcheurs en profitent pour se reposer comme nous, aux « Monjes » Petit détail qui gâche le séjour, un groupe électrogène qui fournit l’énergie au petit phare et aux besoins des 25 soldats des Gardes côtes, tourne 24h/24 et transforme le mouillage en usine bruyante.
Parfois le vent qui habituellement est de secteur Est passe à l’Ouest en fin de saison cyclonique, ce qui était le cas lors de notre passage. Le mouillage devient alors presque intenable, la mer entre librement dans l’abri qui n’en est plus un. De même nous avons bataillé 45 minutes en pleine nuit pour récupérer notre ancre arrière qui s’était prise dans un câble d’acier qui traînait dans les fonds de 19 mètres.
Le mouillage des Monjes 12°21N et 70°54W a ne faire qu’avec du vent d’est établi.
Les gardes côtes viennent à bord, on va les chercher à terre plus exactement, pour qu’ils effectuent u contrôle de sécurité dans une ambiance détendue avec une bière appréciée par les contrôleurs en uniforme.
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