Il aura dont fallu 14 jours et une poignée d’heures pour traverser l’Atlantique entre le Cap-Vert et les Caraïbes, plus exactement l’île française de la Martinique.
Nous avons modifié le parcours initial qui prévoyait une descente vers le Brésil et nous commençons par les Caraïbes, zone que nous ne connaissions pas ou presque pas.
Initialement nous avions prévu d’aller sur l’île de Fernando de Noronha, distante de 1400 milles du Cap-Vert, finalement nous avons rallongé cette étape en allant sur la Martinique soit 2150 milles nautiques.
Une traversée sans soucis particuliers si ce n’est que la météo était encore très perturbée au point d’être obligés de plonger vers le sud pour éviter les effets d’un ouragan « Epsilon » et d’une onde tropicale qui a « poussé » juste devant notre route au beau milieu de l’Atlantique sans prévenir, surtout hors saison !!!
La première semaine s’est déroulée avec du petit temps, pas d’alizés, nous avons même eu du vent contraire et du naviguer au plus prés du vent pour avancer vers la Martinique…
La seconde semaine a été un peu plus conforme à la « normale » pour cette saison en Atlantique avec des vents de Nord Est plus ou moins soutenus mais également avec une mer forte de Nord qui venait de très loin (autre dépression) et qui nous a rendu la vie à bord un peu chaotique. Finalement les quarts de nuit et de jour se sont succédé les uns aux autres, le radar étant toujours en panne, nous nous en sommes passés et il faut bien le dire qu’au beau milieu de l’Atlantique il n’y a personne ou presque. Deux cargos en tout et pour tout en deux semaines de mer, et encore, les derniers jours.
Fanfan a réussi à faire de supers plats en mer, nous avons mangé du frais tous les jours, l’avitaillement de Mindelo au Cap-Vert a tenu le temps de la traversée, nous avons uniquement jeté deux oranges et trois bananes. Le pain précuit que nous avions embarqué aux Canaries était fort apprécié une fois passé au four et tout croustillant. Fanfan a même fait du pain à la cocotte minute, c’était superbe.
Côté pêche nous devons admettre que nos espérances ont été comblées amplement.
Nous avons pêché des dorades coryphènes de belle taille, 5 en tout car nous refusions d’en pêcher de trop pour ne pas gaspiller. Malheureusement en mer il n’y a pas que de petites dorades de 5 ou 6 kilos, il y a aussi des thasards de plusieurs dizaines de kilos… un spécimen de plus de 40 kilos a mordu à notre leurre !
Nous avons du l’accommoder en frais, en conserves, en salaison et même séché pendu à l’arrière.
Cette capture nous a freiné pour la suite, d’autant qu’à chaque fois les prises étaient un peu grosses.
Quoi qu’il en soit, la pêche a bien fonctionné, Amuitz est un bon bateau, on le savait et on en est désormais certains. La seconde semaine de mer nous a permis de toucher du vent en passant par dessous le 15° Nord et en rallongeant notre route directe sur les Caraïbes. En fin nous avons pu faire de belles journées et « semer » nos petits camarades qui nous suivaient, rattraper d’autres partis un jour avant etc… Le pilote automatique a joué son rôle avec grande satisfaction, un point a retenir.
L’hydro générateur de même, il nous a fourni jour et nuit tout le long des 4000 kilomètres, l’énergie douce nécessaire au bon fonctionnement du bord, associé aux panneaux solaires. L’ordinateur du bord installé par Stéphane a fonctionné de manière ininterrompue sans aucun souci et sans trop consommer d’énergie.
Nous avons utilisé toutes nos voiles ou presque, le spi a été mis a contribution a de nombreuses reprises et nous a permis de sauver des journées entière la première semaine marquée par le petit temps.
Voilà résumé en quelques lignes une traversée de l’Atlantique sans problèmes, pas de mal de mer, c’est incroyablement appréciable pour moi qui en suis atteint habituellement…
Nous sommes a l’ancre au Marin, avons retrouvé des copains qui naviguent depuis des semaines et que l’on voit de port en port mais aussi d’autres connaissances comme Stéph et Sylvania, Steph est un des préparateurs qui avait travaillé sur le projet du Vendée Globe de Didier Munduteguy au Pays basque. Lomig Henry qui travaille pour une société de location de bateaux, Lomig est notre neveu breton ! Je pressens que nous n’allons pas partir d’ici tout de suite… Il est 5h45 du matin, le jour se lève, Fanfan se réveille, nous allons prendre le petit déjeuner.