Après 5 jours et demi de navigation,nous sommes arrivés à SAL.
Nous avons terminé avec une partie importante de notre navigation, quitter les Canaries et rejoindre l’archipel du Cap-Vert, au grand large de l’Afrique à hauteur du Sénégal.
Amuitz est parti de l’île de la Gomera le 24 octobre vers 17 heures, nous savions qu’une tempête qui allait s’abattre sur le sud de l’Europe allait apporter des vents contraires sur notre route. Il était temps de partir vers le Sud, malgré le fait que nous attendions qu’un autre bateau avec qui nous naviguons de concert, soit prêt.
La navigation a été parfaite, peu de vent au début, nous avons même du utiliser notre moteur 30 heures au total avant que le vent n’arrive. Nous avons pêché une belle dorade coryphène que Fanfan a cuisiné en mer, la dorade nous a servi durant deux repas.
Nous avons récupéré de nouveau deux calmars sur le pont, nous les avons rejetés à la mer. Le vent venant de plus en plus de l’arrière, nous avons pour la première fois sur Amuitz, utilisé notre plus grande voile, le Spi de 115 mètres carrés. Nous avons porté le spi durant pratiquement deux jours et presque deux nuits. C’est notre pilote automatique qui a barré tout le temps, très bien, mais il est gourmand et a mangé presque toutes nos réserves en énergie.
Le moment le plus délicat a été lorsqu’en pleine nuit, le vent a forci, et qu’il a fallu renter le spi. Nous y sommes parvenus, ce qui est l’essentiel, et sans rien casser. Durant la manœuvre, un poisson volant est venu s’échouer à mes pieds, attiré par les lumières des feux de pont. C’était notre premier poisson volant. Le lendemain matin, nous en avons trouvé un gros sur l’arrière du bateau. Durant le voyage, nous avons vu des « vols » entiers de poissons volants, des centaines de poissons qui s’enfuyaient à notre approche en volant de vague en vague. On entendait très bien le bruit des ailes. Un jour Fanfan a aperçu un énorme « splach » devant nous, une gigantesque gerbe qui s’est répétée 4 ou 5 fois, une baleine qui sautait en l’air et retombait sur le dos. Elle était trop loin pour que je puisse la prendre en photo. Nous avons également provoqué une frayeur à une petit groupe de dauphins qui dormaient juste sur notre route, ils se sont réveillés et ont fui, surpris par notre approche.
Nous avons peu pêché, nous avons cassé net une grosse ligne à thon, probablement par un « espadon voilier », d’autres bateaux en ont vu, nous seulement cassé la ligne de pêche.
Pour notre défense, nous devons rappeler que nous avons à la traîne du bateau, l’hydro générateur qui provoque du bruit et des remous, ce qui effraie les poissons…
Les deux derniers jours de navigation ont été plus remuants, des vagues plus grosses, environ de 4 mètres de hauteur, arrivaient de l’arrière et rendaient la vie à bord délicate.
Au bout de 5 jours et de 6 nuits de navigation sans voir autre chose que les étoiles et trois bateaux, nous sommes arrivés devant l’île de Sal au Capvert, il était 4 heures du matin, nuit noire sans lune, sans aucune visibilité. Nous avons ralenti Amuitz pour arriver au lever du jour dans la baie de Palmeira que nous ne connaissions pas. A 7 heures nous avons prudemment fait notre entrée dans la baie. Un bateau qui était parti un jour avant nous des Canaries y était parmi la vingtaine de voiliers mouillés. Nous avons jeté l’ancre parmi eux et bien contents de cette belle navigation, la première aussi longue et sans personne avec le mal de mer, nous avons pris un petit déjeuner en regardant Sal, le port, petit, encombré, avec juste quelques maisons, c’est l’archipel du Cap-Vert.
Les enfants pêchent et gagnent leur vie…
La Palmeira à Sal est un petit village de pêcheurs, tout petit… Les enfants jouent avec les jouets locaux!